Origines et relations avec le sport

Origines et relations avec le sport

Tous les athlètes participent et compétitionnent en sport, mais très peu le transforment, atteignant un nouveau niveau d’excellence jamais vu auparavant. Peu de gens contesteraient que Roger Bannister, le premier homme à courir le mille en moins de quatre minutes, et Michael Jordan, la grande vedette du basketball, ont mené leurs sports respectifs vers de nouveaux sommets.

De façon similaire, Alwyn Morris, membre du clan de la Tortue de la nation mohawk de Kahnawake, n’a pas seulement haussé la barre en canoë-kayak de vitesse, mais sa performance digne d’une médaille d’or olympique a inspiré le pays en entier et fait de lui l’un des plus influents athlètes autochtones de tous les temps.

Alwyn Morris at Canada’s Sports Hall of Fame’s 2019 Induction Celebrations. Courtesy of Canada’s Sports Hall of Fame

Jeune, Alwyn Morris a grandi selon les strictes directives, la supervision et le mentorat de ses grands-parents. Il a entretenu une relation très privilégiée avec son grand-père. Lorsque son grand-père, Tom Morris, est devenu malade, il a déménagé chez lui pour aider à en prendre soin. Plus jeune, son grand-père avait été un athlète accompli et renommé. Il a été de plusieurs façons le modèle, l’enseignant et l’inspiration d’Alwyn de sorte qu’il devienne un Olympien.

Alwyn Morris was raised by his grandfather, Tom Morris, whom he considered a huge influence and inspiration in his life. Courtesy of Alwyn Morris

Alwyn Morris ne se voyait pas pratiquer le kayak à un haut niveau; il a grandi en pratiquant différents sports tels le hockey, la crosse et le baseball. Même s’il faisait preuve de beaucoup d’ardeur et de détermination dans ces sports, il était vu comme étant de trop petite taille pour y obtenir du succès. Il a commencé à faire les premiers pas vers son rêve olympique lorsqu’un club d’aviron a ouvert ses portes près de chez lui. Dès le début, il s’est investi totalement dans ce sport, même si les gens lui répétaient constamment que ses efforts n’aboutiraient à rien. Malgré ce manque d’encouragement, il a toujours cru qu’il pourrait devenir un champion et, plus important encore, son grand-père y croyait aussi.

Les « Indiens de Caughnawaga », une équipe de hockey pee-wee de Kahnawake, après avoir remporté le tournoi de la saison 1969-1970. Alwyn Morris (première rangée, deuxième à partir de droite) tient le trophée du joueur ayant fait preuve du meilleur esprit sportif.
Gracieuseté de Studio O. Allard Inc./Bibliothèque et Archives Canada/Fonds du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien/e011311510
360 artifact thumbnail

Alwyn Morris a apporté cette plume d’aigle aux Jeux olympiques de 1984 à Los Angeles, la brandissant sur le podium après sa victoire lui méritant une médaille d’or, avec son partenaire Hugh Fisher, à l’épreuve du K2 1000 m.
Gracieuseté de Alwyn Morris

En 1975, son travail acharné a commencé à porter ses fruits lorsqu’il a terminé premier aux Championnats nationaux juniors, ce qui a mené à une invitation à essayer de se tailler une place au sein de l’équipe canadienne olympique. Même s’il n’a pas réussi à faire partie de l’équipe, cette expérience l’a motivé davantage à s’entraîner dans les meilleures conditions possibles. Ceci voulait dire quitter son domicile, sa famille et ses amis, et déménager à l’autre bout du pays, à Burnaby, en Colombie-Britannique. C’est sur la côte ouest qu’il a rencontré Hugh Fisher, son futur partenaire olympique en canoë-kayak de vitesse, et qu’un signe inspirant lui a été révélé.

Alwyn Morris et son partenaire Hugh Fisher en compétition aux Jeux olympiques de 1984 à Los Angeles.
CP119742275 PHOTO PC/AOC/Crombie McNeil

Historiquement, les membres du clan de la Tortue entretiennent un lien étroit avec la terre et l’eau et respectent les animaux qui les habitent. Alwyn et Hugh voyaient souvent dans le ciel un aigle à tête blanche qui semblait les surveiller lorsqu’ils pagayaient le long du parcours durant leurs séances d’entraînement. Ce fut une expérience marquante, un signe de tout le travail qu’ils accomplissaient et pour Alwyn en particulier, un rappel de son héritage mohawk, de son grand-père et d’où son périple comme athlète avait commencé.

La médaille d’or remportée par Alwyn Morris en K-2 1 000 m aux Jeux olympiques de 1984 à Los Angeles.
Gracieuseté de Alwyn Morris

Avant qu’Alwyn ait l’occasion de devenir un Olympien, son grand-père est décédé. Plutôt que de laisser cette tragédie le ralentir, il a travaillé encore plus fort pour réaliser son rêve.

Alwyn Morris sur le podium, en compagnie de son partenaire Hugh Fisher, après avoir remporté l’or en K-2 1 000 m aux Jeux olympiques de 1984 à Los Angeles.
Gracieuseté du Panthéon des sports canadiens

Alwyn Morris a réalisé son rêve aux Jeux olympiques de 1984 lorsque son équipage a battu la très compétitive embarcation allemande pour gagner une médaille d’or olympique. Ce fut un moment émouvant pour tous les peuples autochtones de le voir sur la plus haute marche du podium et, plus touchant encore, de le voir brandir dans sa main gauche, haut dans les airs, une plume d’aigle en souvenir de son grand-père et pour honorer ses origines mohawks.