Origines et relations avec le sport

La crosse, le jeu que les Iroquois croient qui leur a été donné par le Créateur, est le plus ancien sport organisé au Canada, pratiqué des centaines d’années avant même l’existence du Canada comme pays. Depuis le début, la crosse était considérée plus qu’un jeu, puisque les peuples des Premières Nations l’utilisaient pour régler des disputes, aider dans le processus de réconciliation et se préparer à la guerre. Voici l’histoire et l’héritage de Gaylord Powless, un jeune joueur de crosse mohawk, natif de la réserve des Six Nations de la rivière Grand, près de Brantford, en Ontario, où sa famille vit et a joué à la crosse depuis plus de 200 ans.

En 1964, à l’âge de 17 ans, Gaylord Powless (au centre) a remporté le Prix Tom Longboat et le prix du meilleur joueur de l’Association canadienne de crosse.
Gracieuseté du Panthéon des sports canadiens

Gaylord Powless a grandi tout en assistant à des matchs de crosse dès son plus jeune âge, influencé par son père, Ross Powless, lui-même une grande vedette de la crosse. Dire que Gaylord est né avec un bâton de crosse dans les mains est une exagération, mais dès l’âge de deux ans, il a reçu son premier bâton de crosse et a rapidement appris, suivant les conseils de son père, comment faire des passes, tirer au but et exécuter des jeux. Avec leur père comme modèle, Gaylord et ses frères et sœurs ont appris à aimer ce sport.

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Bâton de crosse utilisé par Gaylord Powless durant son séjour avec les Green Gaels d’Oshawa. Les premiers bâtons de crosse étaient fabriqués en bois de noyer et le filet était fait de tendon de chevreuil, comprenant également des plumes de faucon pour augmenter l’acuité visuelle et de la fourrure de loup pour ajouter vitesse et agilité.
Gracieuseté de la famille Gaylord Powless

En 1967, les médias locaux disaient de Gaylord Powless qu’il était « le Gordie Howe de la crosse » en raison de son jeu dominant et de sa capacité à marquer des buts.
Gracieuseté du Panthéon des sports canadiens

Dès l’âge de 12 ans, il était un joueur très doué et la cible de jeu rude et de commentaires racistes. Il aura à faire face à ce défi tout au long de sa carrière. Les premières années, il répliquait souvent aux coups avec du jeu rude et des combats et soit qu’il passait trop de minutes au banc des pénalités ou il était chassé de beaucoup de matchs. C’est à ce moment dans sa vie que son père lui a enseigné la plus importante leçon de toutes. Ross Powless a partagé avec son fils l’historique légende des Sénécas qui affirme : « Celui qui tire une grande joie du plaisir de jouer n’agit ni ne réagit avec un esprit de colère. » Bref, sa leçon était que même un sport violent et avec contact comme la crosse pouvait être joué de façon loyale et avec intégrité. Gaylord a travaillé pour atteindre cet idéal et en apprenant à contrôler sa colère, il est devenu, avec le temps, l’un des meilleurs joueurs de tous les temps. S’il pouvait ne pas répliquer lorsqu’une faute était commise à son endroit, l’autre équipe serait punie. Son équipe bénéficierait alors d’un jeu de puissance, et avec Gaylord dans l’alignement, il était presque certain que son équipe marquerait un but.

Gaylord Powless avec son uniforme des Green Gaels d’Oshawa, vers 1967. Il était un joueur clé de son équipe qui a remporté la coupe Minto quatre années consécutivement.
Gracieuseté de Mario Geo/Toronto Star, sur Getty Images

Dès ses débuts comme joueur dans des ligues structurées jusqu’à ce qu’il devienne un joueur professionnel, Gaylord Powless a été un champion. Dans sa jeunesse, il a mené les Green Gaels d’Oshawa à quatre titres juniors consécutifs aux Championnats nationaux et a remporté la compétition nationale d’habiletés, le trophée d’esprit sportif et le trophée du joueur le plus utile à chacune de ces années. Autant comme joueur amateur que comme professionnel, il a établi des records nationaux pour les buts marqués et les aides et a remporté tous les honneurs en crosse. Sa fiche et ses exploits ont été extraordinaires, mais il fallait le voir jouer pour véritablement et totalement apprécier son excellence.

Gaylord Powless a été recruté comme joueur de centre par les Green Gaels d’Oshawa, accumulant trois buts et cinq aides au cours de son premier match avec eux.
Gracieuseté du Panthéon des sports canadiens

Les journalistes sportifs disaient que son instinct pour la crosse était étonnant. Chuck Miller, président du Temple de la renommée de crosse de l’Ontario, disait des meilleurs joueurs qu’ils étaient inventifs; en ce qui concerne Gaylord Powless, il disait qu’il était « incroyablement inventif ». Même si ses adversaires savaient qu’il se portait à l’attaque, Gaylord pouvait effectuer d’innombrables manœuvres inattendues et complexes que personne ne pouvait contrer.

Une balle de crosse de la saison 1971 signée par Gaylord Powless. Toutes les balles produites pour les matchs de la ligue sont faites de caoutchouc dur.
Gracieuseté de la famille Gaylord Powless
Les performances de Gaylord Powless sur le terrain lui ont valu le surnom de « Marvellous Mohawk » (le Mohawk merveilleux).
Gracieuseté de Audrey Powless-Bomberry

En 1977, les blessures ont coupé court à sa carrière, et l’ont forcé à prendre sa retraite à l’âge de 30 ans. Même si sa carrière compétitive était terminée, il a continué de faire connaître la crosse, jouant dans divers arénas en Amérique du Nord pour promouvoir ce sport. Pendant plus de 20 ans, il a aussi beaucoup redonné à sa communauté, agissant comme entraîneur de crosse, de hockey sur glace et de patinage artistique et encourageant la pratique de l’activité chez les aînés. Ce ne sont que quelques-unes des façons qui ont fait que le « Merveilleux Mohawk » est devenu une icône dans son sport, sa communauté et le pays en entier.